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Vivaldi 2015

PRESENTATION « VIVALDI »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Imaginez-vous dans la peau d’un compositeur si célèbre qu’il en devient une attraction touristique.

Des inconnus vous abordent et vous demandent de leur écrire une pièce en souvenir de leur passage dans votre ville.

Ce musicien, c’est Antonio VIVALDI, le géant de l’ère baroque.

Né à Venise le 4 mars 1678, il fut  ondoyé dès sa naissance par la sage femme pour cause … de danger de mort.

Faisait-elle allusion au tremblement de terre qui avait  fortement secoué la ville ce jour là…  ou à une faible constitution.

Si tel est le cas, quel véritable phénomène que ce vénitien qui, fut tout à la fois virtuose du violon, professeur, compositeur, chef d’orchestre, directeur de théâtre et impresario et qui dans une extraordinaire furia créatrice produisit une quantité d’œuvres proprement hallucinante : 94 opéras, 75 sonates, 450 concertos ainsi que des dizaines de pièces sacrées.

 Réputé pour son rythme effréné de production, on le disait animé d’une certaine vantardise, entretenant soigneusement la légende de sa rapidité de composition. Il se targuait en effet de pouvoir composer un concerto plus vite que le copiste ne pouvait transcrire.

Il a été l’un des artistes les plus admiré de son temps se produisant devant les rois, les princes et les papes.

Son influence, en Italie comme dans toute l’Europe a été considérable, et peut se mesurer au fait que BACH a adapté et transcrit plus d’œuvres de Vivaldi que de  n’importe quel autre musicien.

Pourtant, la vie de VIVALDI est mal documentée, car aucun biographe sérieux, avant le 20ème siècle, ne s’est préoccupé de la  retracer.

De son père, violoniste à la Basilique St-Marc. Antonio apprit  le violon pour lequel il se révéla précoce et extrêmement doué. Il bénéficia pleinement de l’intense vie musicale qui animait alors la Basilique St-Marc.

Tout au long de sa carrière, Vivaldi fut méchamment en butte avec l’establishment musical vénitien quant au niveau de sa formation.

Son père le destina  très tôt à l’état ecclésiastique et à 15 ans, il reçu la tonsure des mains du patriarche de Venise.

Sa chevelure rousse flamboyante l’a fait surnommer « il prete rosso » Il n’a toutefois dit la messe qu’en de rares occasions, assurant un service minimum.

L’on  rapporte que lorsqu’ une idée musicale le charmait, il quittait l’autel sur le champ pour écrire un thème dans la sacristie et revenait tranquillement achever sa messe.

Pour ce comportement, il fut déféré à l’inquisition qui le considéra comme un homme  dont la tête n’était pas saine, ce qui lui sauva la vie. L’arrêt prononcé contre lui se borna à lui interdire  la célébration de la messe. Pour autant il ne renonça pas à l’habit ecclésiastique et à la lecture quotidienne du bréviaire.

La nature de ses rapports si peu conformistes avec sa jeune élève Annal Giraud et la sœur ainée de celle-ci, tantôt cantatrice fétiche, secrétaire, gouvernante,  lui valurent également quelques problèmes avec les autorités ecclésiastiques.

Malgré une intense activité et quelques voyages, Vivaldi a passé presque toute sa vie professionnelle, 40 ans,  dans la prestigieuse institution religieuse : » l’ospédale della pieta « qui n’abritait  que des filles, orphelines ou indigentes élevées aux dépens de la Sérénissime République.

Cloitrées presque comme des religieuses, on les exerçaient uniquement à exceller dans la musique et le chant, faisant d’elles des artistes chevronnées et une main d’œuvre peu couteuse pour les nombreux concerts programmés.

Et puis…  l’opéra napolitain s’est profilé supplantant à Venise la tradition opératique locale personnifiée par Vivaldi. Ce dernier, malgré certaines concessions au goût nouveau dans ses œuvres récentes, symbolisait le passé pour un public toujours avide de nouveautés.

Conscient que son temps était passé, il quitta Venise, sans espoir de retour, pour l’empire des Habsbourg,  Vienne,  où il devait travailler pour un ami de jeunesse rencontré lors des carnavals vénitiens et devenu l’empereur Charles VI.

Malheureusement, celui-ci mourut subitement, le laissant sans protecteur ni ressources assurées, Vivaldi ayant par sa prodigalité désordonnée, dilapidé les milliers de ducats amassés au cours de sa longue carrière.

Le mystère plane sur les conditions précaires dans lesquelles il vécut ses derniers mois et les raisons pour lesquelles plus personne à Vienne ne voulait de Vivaldi.

Certaines sources rapportent  qu’il aurait été exilé par le gouvernement de Venise pour d’obscures raisons politiques.

Après avoir connu la gloire et la fortune pendant des décennies, il s’éteint le 28 juillet 1741 dans la solitude, la misère et l’indifférence générale. 

Enterré  dans le plus grand dénuement, son service funèbre fut célébré suivant le cérémonial réservé aux indigents.

Parmi les enfants de chœur présents à l’office, figurait un jeune garçon du nom de Joseph Haydn.

L’emplacement de sa tombe a été perdu, ses restes reposent probablement sous un centre commercial ou une tour à bureaux.

Après sa mort, bizarrement, sa musique a été oubliée pendant plus de deux siècles. Elle n’a été redécouverte qu’au milieu du 20ème siècle.

De nos jours, Vivaldi jouit à nouveau d’une immense popularité semblable à celle qu’il a connu de son vivant.

Il a offert au monde l’incomparable  richesse de sa musique dont les quatre saisons sont la fleur et le sceau.

Son temps est maintenant revenu.

 

CANTA IN PRATO

Les introduzioni de Vivaldi sont de courtes pièces pour une voix de femme sur un texte religieux mais non liturgique en latin, destinées à prendre place avant une œuvre de grande dimension chorale. Elles suivent la forme aria, récitatif, aria et peuvent être d’une grande virtuosité.

Celle-ci introduit le Dixit Dominus

DIXIT DOMINUS

L’un des psaumes les plus populaires dans la liturgie chrétienne est le psaume  royal 110 attribué à David. Il est appelé en latin Le Dixit Dominus.

C’est le 1er que Vivaldi compose entre 1713 et 1717. Il en écrira un autre en 1720. Les manuscrits du Dixit Dominus sont considérés comme l’une des plus importantes redécouvertes en musique baroque.

Il devait ouvrir les fêtes mariales, très probablement l’Assomption, mais il aurait pu être aussi chanté pour la visitation, fête majeure à L’Ospédale della Pieta.

Vivaldi nous livre une musque très contrastée conformément au concept baroque  qui permet d’obtenir le plus d’effets possibles.

 

CONCERTO POUR 2 TROMPETTES

Le CONCERTO POUR 2 TROMPETTES ET ORCHESTRE A CORDES  est le concerto de l’amour et de la joie. Les jeux des deux instruments s’enlacent et se dénouent puis se complètent dans une harmonie parfaite entre plénitude et brillance que seul Vivaldi atteint de cette manière.

Ecoutons la place tenue par les trompettes tantôt en solistes face à l’orchestre, tantôt en concertistes entre elles.

 

LE GLORIA

De toutes les compositions sacrées de Vivaldi, le Gloria est sans doute la plus célèbre. Elle développe une énergie très particulière.

L’œuvre est vivante, colorée, élégante et  théâtrale, tout à la fois.  Cette diversité d’expression contribue sans aucun doute à son attrait. Mais il y a plus, Vivaldi nous séduit.

La griffe du maître exerce un charme qui a fait de ce Gloria, l’un des classiques du répertoire actuel.

 

Texte de Claudine GARCIA

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